A la création

Récit à l'arrache fait après la création de la guilde. On notera que la conception générale du roleplay a eu le temps d'évoluer sur Amtenaël, si bien que personne ne la respecte plus :°)
Note : Les évènements relatés ici se sont effectivement déroulés en jeu, à quelques détails près et bien que de nombreux passages aient évidemment été romancés. Il s'agit donc davantage d'une retranscription permettant, peut-être, de mieux cerner la guilde que d'un ajout au BG

La création de la guilde

C'était une belle soirée à Emblème.
Les disciples avaient passé le plus clair de leur journée à mettre au point les derniers détails de leur projet. Ces derniers jours, ils avaient été rejoints par plusieurs connaissances qui adhéraient de près ou de loin à leurs vues : Lutece, Akrann, Mcanzie, Vinns, Seleniord, Dedioux, Galyn, Maehara et Tunderbolt.
Tous réunis non loin du forgeron, comme mûs par un pressentiment soudein, ils attendaient. Cela dura longtemps. Une pluie inattendue se déclencha violemment et les détrempa. La bise inopinée qui s'ensuivit leur glaça les os, des rafales poussiéreuses leur griffèrent le visage. Mais ils tinrent bon.
Nombre de passants, surpris de rencontrer un tel attroupement silencieux, s'approchèrent afin de savoir de quoi il retournait. On posa des questions, mais le mutisme fut l'unique réponse. On finit par se lasser ; la nuit était tombée. Le passage se fit plus rare, les questions moins fréquentes. Seules les lueurs de la forge, sans cesse éveillées, permettaient encore de distinguer les traits des personnes en présence.
Subitement, une voix sourde, lointaine -et pourtant mélodieuse jusqu'à l'enchantement- se fit entendre : "Voici donc les Hommes de Main..."
Les Hommes de Main en question furent moins surpris qu'ils ne le laissèrent paraître. Ils en étaient à chercher l'origine de cette voix autour d'eux lorsqu'apparut une petite créature bleue, vêtue avec une élégance et un raffinement que seuls ceux qui côtoient les Dieux peuvent atteindre.
"Je me nomme Miska, et j'ai eu vent de vos projets."
Alors que chacun répétait ce nom, tout bas, avec humilité, l'être poursuivit :
"Vos desseins semblent honorable. L'homme que vous chérissez dans sa mort l'était aussi."
Il passa tour à tour devant chacun des apprentis philosophes, les fixant dans les yeux.
"Devenez aujourd'hui les premiers Hommes de Main. Et puissiez-vous vous rendre dignes de la confiance qui vous est accordée."
On le bénit, on le remercia cent fois et on lui témoigna mille marques de respect. Miska reste un moment sans rien dire, esquissa encore un sourire et disparut.
Cette nuit là, la guilde des Hommes de Main vit le jour.

La première réunion

Une fois la guilde créée, ses membres se rassemblèrent sous un grand saule et s'assirent en tailleur de manière à former un cercle. Une vaste discussion s'engagea au sujet des alignements. Le débat fit rage. On s'offusqua, on s'horrifia, on s'écria, certains menacèrent même de partir tant leurs désaccords étaient profonds. Au fur et à mesure, les pourparlers prirent tournure. Chacun devint plus réceptif aux réflexions des autres. On s'accorda sur certains points. Au terme de la nuit, une conception globale sur chaque alignement fut adoptée, orientée sur l'expérimentation personnelle de façon à offrir à chacun un socle d'étude, une base sur laquelle il pourait réfléchir, qu'il pourrait approfondir et élargir.
Il fut convenu que le Mal, pour qui le choisissait, donnait une liberté morale incontestable dont découlait évidemment une certaine liberté d'action.
Le Bien, quant à lui, menait à la satisfaction non négligeable d'aider son prochain et valait généralement à celui qui l'appliquait d'être aimé et respecté.
La neutralité, enfin, pouvait s'avérer très pratique, mais on objecta qu'elle était fort périlleuse à assurer et à pérenniser.
Puis, ce point acquis, Llaw, Thorgor et Camysama se levèrent. Ils expliquèrent un par un leur choix et pourquoi ils l'avaient fait. Ils demandèrent ensuite à chaque Homme de Main de faire de même et de se ranger auprès de l'un d'eux. Cette expérience réserva quelques surprises. Certains, que l'on croyait acquis à une cause, avaient eu tant d'occasions de la remettre en question au cours de la discussion qu'ils choisirent une voie où nul ne les attendait.
D'autres restèrent indécis, et on se promit de les aider à trouver leur alignement. Quelqu'un demanda à quoi servirait cette répartition. On se rassit et l'on négoçia de nouveau.
Il fut finalement décidé que les alignements, outre d'unir certains des membres entre eux et de les faire se rejoindre sur le plan philosophique, seraient, dans la mesure du possible, pris en compte pour l'attribution es missions.
On convint également que chaque groupe pouvait, comme il le désirait, oeuvrer dans le sens qui lui était propre. C'est ainsi qu'on réfléchit à l'organisation de différentes compétitions ou festivités qui concilieraient les convictions de chacun. Les plus malveillants, comme les plus bienveillants, durent accepter de nombreuses concessions.
Mais au final, tous étaient heureux.
Abattus de fatigue, l'on se sépara alors que les bruits de la ville, non loin de là, commençaient à s'élever dans les airs.